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COMMENT TOUT A COMMENCE
Je ne les avais pas vu passer ces morceaux de poulet grillés.....
Emmitouflés qu'ils étaient dans une sauce « salée sucrée » ils avaient disparu juste derrière cette énième bière " GROSTAMBOUR " et voilà qu'ils voulaient ressortir.....quelle drôle d'idée !
'' Faudrait savoir ce qu'ils veulent ces deux là '' me dit l’œsophage.
Pas pressé de leur rendre leur liberté et histoire de désinfecter le tout, j'ai déversé sur ces deux mauvais locataires un verre de «rachidi - la brûlante » en Manouche ou eau de vie.
Comment en étions nous arrivés là?
'' Ça y est je me souviens !! '' feu de bois, chants, guitare, nuit chaude et rosé frais.
Cette soirée qui s'était déroulée chez des amis du Voyage n'avait pas été programmée.
C'était en ARLES, sur un terrain privé, ils avaient aménagé un petit cabanon " pas plus grand qu'un mouchoir de poche ".
Trois caravanes trainaient par hasard sur ce terrain clos servant d'abri et de maison de campagne.
Épris de liberté je trouve quand même comique que ces " Fils du Vent " se cachent derrière de haut murs de quairons ( ou parpaings pour les Nordistes ).
Cet endroit de liberté style " quartier de haute sécurité " abritait durant les weekend et les Shabbats, des sacrifices humains auxquels étaient conviés des amis des Gitans arlésiens.
Ce fameux soir nous avions sacrifié quatre poules et un canard.
Je passerai sous silence la douzaine de chipolatas les quelques "coustellous" les poivrons grillés à la braise... bref un petit
" mangement " bien sympathique.
Le tintement des cubes de glace rythmait cette soirée agrémentée de solos de guitares tantôt langoureux ou endiablés et tantôt plaqués à "la once-again" à cause des accès d'absorption d'alcool.
Oui mais .....les poulets étaient morts de vieillesse, pas de doute, manque de fraîcheur.
Le lendemain, bouche pâteuse et "vésicule à qui on a coincé les doigts dans la porte" ne me laissaient pas déjeuner en paix.
Ma décision fut prise.
J' allais raconter aux autres ce qu'était la cuisine des Gens du Voyage parler de la « latchi raben ».
Mon livre sera un recueil d'anecdotes sur cette période de ma vie de nomade.
Ces recettes présentes dans mon livre sont toutes accompagnées d'anecdotes vraies.
C'est un condensé de moments vécus, de tranches vie et de rencontres.
Ces personnages « ordinaires qui ont eu une vie extraordinaire » resteront les témoins bien involontaires de ma présence parmi les Gens du Voyage.
Il est une expression utilisée dans ce monde parallèle
" ANDE CHIB NAI KOKALO"
" il n'y a pas d'os dans la langue "
ce qui veut dire : que toute parole prononcée n'est pas blessante.
J'appliquerais cette maxime : '' il n'y a rien d'agressif dans la cuisine des Gens du Voyage. "
Tags : vie, voyage, liberte, poulet, gens
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Commentaires
Bonsoir et félicitation pour votre livre.
PS : en roumnnès on dit : Latcho raben
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Samedi 28 Novembre 2015 à 19:48
Latcho dives tu ké,
Il y a tant de façon "de transcrire cette merveilleuse langue ".Ma femme est gitane catalane, dans sa famille "...... le catalan c'est le parler des gitans..." erreur ! ( alors que son arrière grand mère venait de BAVIÈRE et apparentée aux métiers du cirque ).
dans la famille de notre fils le parler gitan ressemble à celui des " fêtiers, forains " ou le roumanés est mélangé à des expressions manouches (zinda...)
Pour ma part mes origines tziganes sont effectives et imprécises. Le hasard des rencontres est une bénédiction.
Vous avez une poésie naturelle et votre blog est un pays enchanté.
MERCI
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4mibeVendredi 4 Juillet 2014 à 14:09rien d'agressif, peut-être, mais le gras rance..., je croyais que c'était pour les semelles de graules...
3mibeVendredi 4 Juillet 2014 à 14:06C'eût été une belle préface également.Coucou, je ne peux pas répondre sur la page d'accueil, alors je viens ici?
Je la trouve très jolie cette couverture, avec la roulotte et la gitane dans les angles; serait-il possible d'avoir une photo d'une page de recettes? Je suppose qu'il y a de belles illustrations. Et les anecdotes doivent être truculentes, donc forcément un livre de recettes qui sort des sentiers battus, j'ai hâte de le lire, depêche toi de le publier.
Bises.
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Bonsoir Loupzen,
Je m'intéresse de plus en plus à vos écrits. Vous avez une façon de vous exprimer qui m'enchante. beaucoup d'humour, de dérision sur sois-même qui fait sourire le lecteur: en l’occurrence, la lectrice que je suis et qui aime la tournure de vos phrases. Je me retrouve en terrain connu et en très bonne compagnie et j'aime! Je trouve que vous avez un talent de conteur. Vos écrits donne l'envie d'aller plus loin et aborder, par delà vos monts, le rivage de votre personnalité et c'est un bien de découvrir une personne qui, comme moi, se sent à l'aise avec les mots. Lorsque je vous lie, je ne suis pas prise d’ennui, car les gens qui se disent poète ou écrivains et qui ont une syntaxe hermétique, très peu pour moi : je décroche... Vous êtes plaisant à lire, et je pense que vous aimez vous raconter pour le plus grand bonheur de ceux et celles qui vous suivent. Je vous donne le bonsoir, et vous souhaite un très bon week-end! Amicalement, Ghislaine.
PS: Mon époux est espagnol de par son père et Napolitaine de par sa mère. Votre humble servante à des origines Normande ; mais je suis Parisienne de naissance.