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    Qu'est ce qui pèse prés de 200 grammes, mesure 21 centimètres par 15 et m'a coûté un bras ?

    Excellente question à laquelle je vais tenter de fournir une réponse.

    En cette douce matinée de juin, il règne un silence apaisant. J'occupe mes nouveaux quartiers depuis fort peu de temps, le répit qui m'est accordé par la vie est propice à la rêverie

    Le vent souffle doucement contrairement à ses habitudes, des piafs font la figure N° 5 de la Patrouille de France et un con d'écureuil captive mon attention.

    J'ai eu du mal à le faire venir jusqu'à moi, il est difficile à rassurer l'animal, mais à force de lui présenter des « trucs qui croustillent » il a bien voulu me faire plaisir et m'honorer de sa présence. Par la suite j'ai appris qu'il faisait partie d'une catégorie présente en Europe, le mien est bien français.

    Le corbeau du coin, un habitué des lieux qui était là bien avant moi, se ballade en se dandinant.  Les mains derrière le dos, il me fait songer à un maître de cérémonie qui, en habit de soirée , vagabonderait d'un pas nonchalant au milieu de la foule.
    L'air de rien, il balance des coups d'œil de droite et de gauche, dénichant en un rien de temps toute attitude suspecte du monde qui l'entoure. Je l'entends marmonner depuis le bord de ma fenêtre : « Qui c'est ce gus ? S'il croit qu'il va m'amadouer avec ses saloperies de graines à écureuil...Faudrait pas me prendre pour un poulet de grain ».


    Ce trium -virat est composé d'un troisième animal charmant et d'une curiosité qui risque un jour de lui être fatale : un jeune lapinou que j'ai beaucoup de mal à faire déguerpir en frappant le sol de mes pieds.
    Je le découvre lors de mes excursions dans le domaine, derrière un amas de branches, prés de la piscine, cherchant à se dissimuler dans une haie, ses petits bonds agiles et ses démarrages intempestifs sont autant de signes pour m'alerter de sa présence.

    Se sont mêlés à la ménagerie, un chat errant qui régulièrement s'assure de l'étanchéité de mes poubelles en testant de ses griffes la solidité des sacs. (Je connais par expérience que ce greffier est le prédateur le plus assidu des « rouquins casse noisettes », donc la présence de l'un fait l'absence de l'autre ...effet des vases non-communiquants ?) et maître Goupil.

    Ce jeune renardeau a débarqué, la queue en panache, intrigué par le fait de ne pas prendre un coup de fusil de ma part, il se tient à bonne distance.


    Quelle quiétude et combien j'apprécie cette zénitude.

    Mais revenons à ce pourquoi j'ai relaté cet épisode.
    Devant moi, sur la table du salon l'objet de mon unique tourment : un livre...mais pas n'importe lequel, celui qui pèse prés de 200 grammes, mesure 21 centimètres par 15 et m'a coûté un bras .

    Mais pourquoi, crénom de nom a-t-il fallu que je couche mes souvenirs d'agapes sur ces 200 grammes de peuplier déchiqueté recyclé en «  laissez parler les petits papiers »
    Pourquoi mon ange gardien ne m'a pas flanqué un coup d'aile pour me faire tournebouler dans la poussière dont je suis issu et dans la quelle je retournerais un jour..

    L'avant-veille, j'étais face à des inconnus, dans une librairie et vivais une expérience de voyage astral.

    Je me « survolais » assis, coincé entre l'envie de fuir et le fait de ne pouvoir franchir un mur de briques sur le quel étaient rangés de bouquins. Ces chefs d'œuvre racontaient l'histoire de dames qui auraient aimé enseigner à des lecteurs absents comment réaliser le meilleur aïoli ou la plus « impossible à manger » des soupes de poisson.

    L'aventure culinaire où la cuisine des Gens du Voyage. Pourquoi ne suis-je pas resté devant ma PlayStation (je n'en possède pas ) ou devant mon Dubonnet (parce que cette publicité est trop vieille et que vous ne pourriez pas comprendre )
    Mais, qu'ai-je fait au Bon Dieu ?( là, c'est à lui de me répondre ).

    Sur la page de garde, je me vois entrain de rédiger mon acte de contrition : « Mon Dieu, si tu savais combien je regrette cet instant de folie, pendant lequel j'ai décroché mon téléphone pour ne pas avoir à t'entendre ».

    Je suis en panique, écrire fut facile, faire imprimer possible, éditer ? Désolé, ce ne sera pas possible.

    Même MENAGER m'avait prévenu : «  Vos histoires c'est pas de la tarte, c'est mal écrit, bourrées de fautes d'orthographe,  Vous êtes un inconscient ».
    Mea culpa, Jean-Lucet coûtera ! . Depuis ça va mieux, j'ai reçu de l'aide un beau et bon jour que je poussais la porte d'une librairie d'Inconnus, mais ça c'est une autre histoire.

    Brusquement rappelé à l'ordre par la présence d'un homme en costume Babou qui m'extirpe de mes désirs d'évasion :
    « Ah... ! Monsieur vivre avec les Gitans... J'en rêve...Nous avons des amis « chez  ces gens-là »
    Il est escorté par un ersatz de bourgeoise-gitane, grimée comme une voiture volée qui surenchérit :« Et leur cuisine, vivre en pleine nature, votre livre une réussite...On sent le vécu.... Pas de tricherie... Vous pouvez me mettre une épitaphe. »

    Ai-je bien entendu ? Une épitaphe ? C'est vrai que nous creusons notre tombe avec notre fourchette,
    c'est pour cette raison madame, que je mange à la petite cuillère, je ne suis pas pressé, mais vous, de grâce enfournez à la louche.. çà ira plus vite !

    Moi, je luis mettrais bien quelque chose... Mais je suis présent en ces lieux pour jouer un rôle. J'ai de la reconnaissance pour le libraire chez qui j'expose mon bouquin.
    Pourquoi se déguiser en Gitane, qui croit-elle tromper avec sa jupe longue achetée sur un marché frontalier, son châle made in China  et ses horribles boucles d'oreille venant droit de la Casa-Pous ?
    ( seuls les connaisseurs des boutiques du Perthus comprendront )

    Je constate l'énorme décalage qui existe entre un certain romantisme et la dure réalité du mode de vie des nomades.
    Un beau-brun-hidalgo qui fait chanter sa guitare, petit cul serré dans son pantalon, chemise à petits pois « sans auréoles sous les bras »...Chez ces gens-là..On ne transpire pas monsieur...on sue ! 

    Ce regard plein de fierté et de défi louche sur la belle blonde du premier rang...On passe à autre chose !

    Elle, belle cambrure de reins, faisant penser à une gamine de 16 ans, qui pourtant à eu 6 enfants oui mais....tous élevés au Sveltess !

    Les boucles d'oreille qui ne déforment pas les lobes, le fameux« diklo »( bandana des temps anciens qui lui donne un air de Hells Angels )porté sur la tête et qui servira a prouver à la famille que lors du mariage elle était bien vierge )...Pouah, c'est dégueux !!,une jupe longue, à volants permettant de virevolter à sa guise et en fin de course, sur des jambes sans age, une paire de chaussures « espéciales » pour frapper le sol... Elle n'a jamais d'ampoules ni d'hallus valgus, la veinarde !
    Le port de tête est fier, le menton volontaire ses grands yeux noirs te regardent... Tout en elle est pénétrant... Si tu pouvais lire mes pensées !

    Mais derrière la roulotte et le feu de camp « qui va bien » se situe un puits duquel vient de sortir la vérité toute nue.....je vos la livre telle qu'elle.
    La copie d'Antonio Banderas ne pense qu'a baiser les blondes, il en a ras la casquette de gratter sa guitare, il voudrait bien que l'Esmeralda qui est en sa compagnie arrête de lui filer le train pour pouvoir enfin être peinard... Vas t'occuper des mômes et faire la bouffe..Et ,n'oublie pas d'aller chercher les allocs. à la poste »
    Quant à la Dolorès de service, elle voudrait bien que son con de gratteur de guitare arrête de reluquer les gadgi, ne boive pas trop en rentrant ce soir car, les coups elle en a assez mangés.

     

    En aparté, il faudrait prévenir les Lolitas qu'un jour elles seront des Dolores ?....réfléchissement Jean-Pierre

    Cela me fait songer au marché parisien des Halles. Au siècle avant dernier- existait une corporation établie sous le règne de Louis IX .
    Leurs membres chargés de porter les marchandises sur le carreau des halles reconnaissables au large chapeau doublé d'une calotte de plomb, le coltin, étaient recrutés sur leur physique avantageux, muscles en avant, mis en scène par un débardeur qui sera l'ancêtre du Marcel.
    Cette coterie qui s'est éteinte en 1946 n'a pas survécu au transfert en 1969 du marché vers Rungis.
    A cette époque il était de bon ton que les bourgeois s'encanaillent en fréquentant ces fameux Obelix et s'affichent à l'orée du jour dans les bistrots en mangeant à la même table la gratinée aux oignons.
    Les guinguettes du bord de Marne ont vécu un pareil engouement où les bourges de Paname se prenaient pour des affranchis en tortillant du popotin en compagnie de soubrettes délurées.

    Je connais une exception qui confirmera cette règle.
    Brigitte BARDOT que je ne vous présenterai pas, because, je ne la connais pas.,elle participera à la renommée des Gypsies King and co. Son amour de la fête, sa présence à Saint Trope et la société qui gravitait autour d'elle, ont permis de porter sur tous les continents une certaine musique gitane.

    La majeure partie de Nous-Vous est loin de se douter de la réalité et sincèrement, je ne vous souhaite pas de connaître cette vérité.
    Mais pour l'instant de ce jour le plus long, les amateurs de cholestérol débarquent dans la boutique et me posent des questions auxquelles je répond avec beaucoup de courtoisies.

    Un fil électrique fixé à une de les chevilles est relié au bureau du libraire, à chaque mauvaise
    réponse une décharne me fait grimacer... Vous y avez cru ? ... Non ?

    Les questions sont diverses et déstabilisantes, j'ai l'impression d'être un tennisman de fond de cours sur lequel un entraîneur facétieux a pointé le canon à balles.
    À la tronche des inquisiteurs, je perçois de suite quelle question à la con va être abordée.
    « Quand vous écrivez : le bois doit être sain et sec... Comment faire avec la plancha à gaz ? »
    «  Qu'entendez-vous par : les poules tombées du camion ? »
    « Et les sauces.. Où vous les Gitans.. Vous les achetez ? »
    « Vous êtes un Rrom ? » ouyi je suis un rrom blanc ...humour .

    J'ai beaucoup de mal à garder mon sérieux face à l'avalanche de questions et découvre que question communication il y a de grosses lacunes chez l'écrivain que j'aurais aimé être.


    Je me sens agressé, des situations de stress me reviennent en mémoire, du temps où je partageais la vie des romanos. Je n'ai pas toujours mangé à ma faim, ma femme se débrouillait pour que nos deux enfants ne dansent pas devant un buffet vide.

    Quel courage elle avait cette femme, comment a-t elle pu supporter les facéties et les longues courses nocturnes de son diable de mari ? 

    Et le regard des autres ? 

    Celui d'un honnête et brave paysan du fin fond de nos campagnes qui avait les mains bien serrées sur la crosse de son fusil parce que son grand-père lui avait dit que «  les romanos volaient les enfants » c'était il y a une paire d'années, je cherchais de l'aide suite à un accident.

    Et celui de cette femme qui pensant que nous ne comprenions pas sa langue maternelle disait à son mari « donne leur les pommes trop mures.. les romanos s'en contenteront bien...Et cette autre qui sortait de son lieu de culte : «  ils ont les mains noires, je me demande s'ils se lavent les pieds tous les jours .... C'est pas à manger qu'il leur faut mais de la javel» .

    Bon... Les curieux font preuve de curiosité : « ce n'est pas pour moi, mettez un petit mot en manouche... » les faux culs font preuve de modestie, les cuisiniers, de réalisme « quand vous mettez...À quel moment de la cuisson incorporez-vous... » Les rares frères de la route, de pessimisme « moi ma grand-mère, elle mettait de la.......c'était plus mieux bon.. »

    Et les amis de la nature «  et les hérissons, hein ? Si on en parlait ? » ......Je ne parle pas la bouche pleine, ta mère te l'a jamais dit ?.

    Je ne suis pas à ma place devant ses gens qui se demandent eux aussi ce qu'ils viennent faire dans cette boutique.
    Il y a un décalage, qu'espèrent-ils découvrir, un fauve dans sa cage, un phénomène de foire, un gitan façon «  Luis Mariano » ?

    En fin de soirée, après avoir remercié le patron de la librairie, éclusé quelques godets avec un couple de marginaux très enthousiastes à l'idée qu'il était possible d'écrire un livre sur « une façon de vivre la vraie vie autrement » je reprends la route me ramenant à mon campement.

    Ouf... La Catinou est là... Ce soir pour se remonter le moral elle m'invite au restaurant....

     


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    La véritable cuisine des anges

     


    À la veille de Noël, alors qu'ils attendent un bateau pour quitter l'île du Diable où se trouve le bagne dont ils viennent de s'évader, trois bagnards (Humphrey Bogart, faussaire en écriture ; Peter Ustinov, cambrioleur aux doigts magiques et Aldo Ray accompagné de Adolphe son serpent), trouvent refuge dans une famille de commerçants, les Ducotel, à laquelle ils rendent de petits services.

    Je n'ai pu résister à l'envie de  donner à mon article le titre de ce film culte. Il n'y a aucune similitude à part peut être l'ambiance cinéma. Et cette ambiance cinéma commence franchement à me gonfler lorsque j'entends parler cuisine.

    Tout au long de cette année, les chaînes télé nous ont rabattu les oreilles avec des programmes mettant en scène des hommes et des femmes, soit disant comme vous et moi, mais baignant dans le jus de battle en kitchen..
    C'est à celui qui sera le meilleur chef, le meilleur pâtissier, le meilleur « cauchemar en cuisine » quant à nous, nous restons « bouche bée » devant ce qui est un cauchemar dans la vie de tous les jours.

    Ces émissions vous en mettent plein la vue et n'ont que pour seul but, vous mettre la pression, la honte, le rouge aux joues parce que vous ne seriez pas fichu de réaliser un gaspacho de melon et de concombre à la brousse.

    - Ce soir, j'ai invité un collègue avec son amie... Il est corse et adore la cuisine de son pays...(?). Je lui ai dit que tu étais championne du monde... !.


    L'homme de votre vie ( si vous êtes un femme, œuf corse !) arrive du boulot, il a, comme d'habitude passé une matinée de ouf.... Les clients... Des emmerdeurs...T'as de la chance, toi,  de rester à la maison....


    - Je boirais bien un petit coup moi !. Tu ne me servirais par une bière ?" dit-il affalé sur le canapé - À ce propos,  j'ai vu à la télé une recette de soupe de melon glacé avec du concombre et du fromage corse..


    « Eh ! Mon chéri, prends ton cul à poignées, il ne te reste que quarante-cinq minutes pour baffrer en vitesse, t'es pas au resto mon Paulo ! »
    Reprenant votre calme légendaire, celui qui vous fait une si bonne réputation, vous avalez votre énergie dévastatrice : « Ce soir, ? Corse ? Repas original ? Je peux passer mon tour...Joker ? ».

    La brousse, ce fameux fromage made in île de beauté... Je le trouve où ? Et le concombre, tu sais où tu peux te le mettre ?

    Votre mari chéri, après avoir ingurgité la dernière lampée de bière, éructe en disant :
    tu sais quoisa copine est indienne, vachement bonne, à mourir de rire... Tu pourrais peut-être faire un plat hindou ?

    Comme il est pressé d'aller retrouver ses potes en claquant la porte, il vous a semblé entendre :
    Elle est végétarienne !

    Ah le con ! Moi aussi j'ai eu une matinée de merde, le petit est arrivé en retard à l'école, le banquier m'a encore sollicitée, ta mère m'a tenu la jambe pendant point d'heure et j'ai fait une rayure à TA voiture !! ... Végétarienne ! Elle ne peut pas manger du porc comme tout le monde ?

    C'est décidé je vais lui préparer un Aloo Shimla mirch, c'est si simple !!  et puis il ne me reste que quatre heures pour faire les courses, terminer le ménage, récupérer les analyses du petit, boire le kawa avec ma copine et préparer le repas de ce soir....au secours !

    ...Ce soir c'est « pizza du coin d' la rue » nougat glacé et c'est marre ...réservation à l’hôtel du cul-tourné

    En gros, voilà à quoi ressemble la plus part des journées d'une épouse et bonne ménagère.


    La femme au boulot et le mec au repos !

    Les dés sont pipés dans cette aventure moderne qu'est notre vie.
    Les hommes, je veux dire ceux qui sont supposés porter à bout de bras le destin d'une famille, se mettent eux aussi à tripoter le manche des poêles à frire, à susurrer des mots d'encouragement à cette putain de mayonnaise qui ne veut pas monter pour les conduire au septième ciel, à caresser d'une main ferme le dos d'une lotte pour lever des filets, affirmant que le fait de fourrer une dinde n'est pas réserver qu'aux mâles et qu'il est terriblement craquant d'enlever les pelures des oignons à tel point qu'ils en pleurent.....déshabillez-moi, pas trop vite...

    Il y a dans notre couple des rôles qui se sont imposés par eux même, comme le fait de choisir les vins  ( après les avoir goûtés ), d'opter pour une cuisson saine ( huile d'olive, graisse de canard) de bannir les emmerdeurs à notre table et d'apprendre à mes petits enfants  comment souffler dans une paille pour faire des bulles qui feront froncer les sourcils de leurs parents... (Ah ben, c'est encore ton Papou qui te fait faire des conneries ! ).
    Nous sommes donc une famille normale.


    Je commence à avoir de la bouteille et la jeunette qui drive ma santé depuis prés de 40 ans, ne se plaint pas du fait d'avoir été et d'être restée la patronne en cuisine. 

    Et pourtant, la vie du Voyage est dure et compliquée quand on veut bien manger.

    J'apporte ici un témoignage pris sur le vif de ce qui se trame dés que j'ai le dos tourné.


    Je préviens :                                           âmes sensibles s'abstenir.


    Il va y avoir de la découpe, des coups de couteau, du roulage et du tangui... À moins que ce soit l'inverse, bref de la basse besogne .

    Je n'ai pu vous rapporter les paroles de notre'' maîtresse es cuisine '' car, autant vous l'avouer en cuisine, je lui casse les pieds et ne suis pas le bien venu.... Donc exit le perturbateur !....dehors les Romanos !

    Pour la première fois de ma vie, j'ai réalisé un reportage photo. 

    Lors de cette aventure, les différentes étapes de la réalisation de la recette vous seront décrites avec des mots simples, compréhensibles par l'ensemble des gens normaux.

     

    Ce « manger », c'est du quotidien, cela n'enlève en rien à l'exceptionnelle qualité de vie que cela me procure tant sur la diversité des plats consommés que sur la qualité des produits dont la préparatrice se sert.



    La cuisinière qui a accepté de se prêter à cet exercice et par la même occasion de nous prêter ses mains n'est autre que CATiNOU.


    Elle m'a pris pour un dingue quand je lui ai déclaré mon intention d'effectuer ce food moovie.

    Tout au long de sa vie, avec ou sans soleil dans le cœur, elle a été en charge de bien nourrir le petit mari pour ne pas qu'il se débine. ( c'est une image )
    Pas question de transmettre la morosité ambiante dans le plat préparé qui servira tout à l'heure à réchauffer l'âme et le cœur de son homme.

    Le seul et unique ingrédient que je lui ai vu mettre dans tous ses plats durant nos 40 ans de vie commune a été : l'Amour de procurer du plaisir.

     
    Mais comme il faut rendre à Catinou ce qui appartient à son César de mari, j'annoncerai bécif ( ne cherchez pas, c'est de l'argot ) que cet ingrédient c'est moi qui l'ai planté.

    Chez nous, pas de cinéma rien que le poids des mots et le choc des photos.

     

    Roulements de tambour


    Sous vos yeux, CATINOU va vous préparer des sardines farcies.

     


    Les sardines fraîches, sont nettoyées à l'eau claire , grattées à l'aide d'un couteau pour enlever les écailles. Décapitées et vidés, deux filets sont prélevés. Elles proviennent de la pêche de la nuit

                                                                       

     

                                                                                                                                                              

     

                                                                                                 

     

     

     

     

     

     

     

     


    Où est la cuisine hight-tech ? le matériel de barge offert par les sponsors ?
    Où sont passées les petites mains qui se tapent tout le sale boulot ?

    Pas de poudre aux yeux, de la réalité. Je vous assure que la cuisine est quand même plus grande que la caravane que nous venons de quitter.

    Sardines farcies vous ai-je annoncé ? : sans problème, faites entrer la farce.

    Dans une jatte en terre, CATINOU a réalisé une pommade de persil frais et d'ail rose.
    Finement ciselé dans un premier temps, mélangée puis écrasée au pilon en bois d'olivier cette farce servira à vous enflammer la gueule ( il n'y a rien de vulgaire ni de péjoratif dans cette expression )

    Les filets des sardines sont étalés sur une plaque, la farce est placée en leur milieu puis ils seront roulés dans la farine pour être déposés sagement dans un plat en inox.
    Pourquoi en inox ? ... Ben, elle n'avait pas autre chose !

    Sur la gazinière, une poêle à frire attend le coup de starter pour donner le meilleur d'elle-même... L'huile d'olive de très bonne qualité attend-elle aussi les baigneuses.
    L'heure du bain approche, une par une les sardines sont enrobées de farine, puis roulées de telle façon pour que la queue empêche de se délier.
    Délicatement, CATINOU plonge un à un ces rouleaux de sardines dans l'huile très chaude, juste le temps de les saisir.

    Ramenées à la dure réalité de l'événement, elles sont ensuite épongées pour préserver l'état de nos artères, qui après tant d'années est excellent. Merci de vous être inquiété pour nous.

    Premières constatations des experts entre amis.

    C'est du concret :

     -  sardines fraîches qui ne se conservent pas très longtemps

    - odeurs caractéristiques de ces petites bêtes

    - l'huile chaude sur le feu

    - l'ail, le persil à éplucher puis à « travailler en pommade »

    - le mari dans les pattes

    - le téléphone qui sonne : maman, je ne sais pas quoi faire à manger à mon mari, donne moi vite une idée

    Question subsidiaire posée à la va vite sans attendre la réponse : ''tu ne boirais pas un petit coup ?' 

    Pas de cinéma, je vous avais bien prévenu.

    « Le temps qui vous est imparti est achevé, sans plus attendre remettez nous vos copies ! ».

     Cela ne vous rappelle rien ?. Zut, j'ai oublié de saler, ai-je mis assez de farce...etc..le jugement arrive, vous, la maîtresse de maison, vous êtes pleinement consciente du travail effectué pour satisfaire votre mari et ses invités.


    Pour les hommes :
    « Cessez le tir, l'arme au repos, le canon dirigé vers le sol, au résultat ».


    C'est du kif (ne cherchez pas, c'est de l'argot ) on jugera l'arbre à ses fruits nous apprend-on dans the Book. Et ce bébé qui vient de naître, de qui est-il le portrait ?

    C'est la même rengaine, le vin est tiré, il faut y croire pour le boire !

     

    L'heure fatidique est là, grave, précise et sans ménagement, la maîtresse de maison balance :
    c'est moi qui l'ai fait ! .


    Si ce n'est pas la franche réussite, le joyeux drille qui plombe vos soirées et nuits depuis plus de 20 ans prononcera ce cessez-le -feu :
    oui, mais c'est du rapide et puis vous allez voir, j'ai ramené un de ces fromages... Vous m'en direz des nouvelles .


    Tous vos efforts sont réduits à néant... Les sardines ont coulé votre réputation.
    Si votre plat est réussi, il va pérorer, se dandiner sur sa chaise... Ah le con ! Oui, c'est le même et en quelques lignes, il n'a pas pu changer:


    oui mais, je connais le poissonnier, c'est un copain...  Et puis pour la farce, c'est moi qui est épluché les ails et le persil !!..

     C'est vrai que votre mari est un sacré farceur.

     

    Pendant que les délicates sardines fristouillent dans leur bain, CATINOU en un coup de « nez magique » à l'instar de « ma sorcière bien aimée » débarrasse la petite table, range les ustensiles inutiles dans le lave vaisselle, teste la température d'un rosé du mas de Gourgonnier.

    Il est en accord parfait avec ce plat méditerranéen et ses origines des Alpilles. Fruité, charpenté, vin de terroir ...bon à boire.

     

    De plus il sera un véritable trait d'union entre ces deux recettes de la mer.

    En entrée, des anchois frais marinés nous sont proposés par notre hôtesse.

    Les petits anchois sont nettoyés au couteau fin, décapités et vidés.

    Ils barboteront dans une marinade composée d'huile d’excellente qualité avec de l'ail rosé, du persil du jardin et un jus de citron. Le sel et le poivre sont aussi d'incomparables compagnons de table.

     

                                           

     

     

     

     

     

     

     

                                                       

     

     

     

     Un croûton de pain ou un quignon frotté à l'ail, puis discrètement nappé d'une vraie sauce tomate, servira de présentoir à  ces filets d'anchois toujours en entrée, à l'apéro avec rosé frais ou voir pire encore, pastis. ( pan con tomate )

    Voilà, je ne suis pas un pro de la Com. (comme ils disent dans les milieux autorisés à le dire..oui mais autorisé par qui ?...il va falloir que j'écrive un truc la dessus.)

     

    Ces recettes, qu'à longueur de vie nos femmes nous préparent avec l'amour comme fond de sauce, elles sont sans chichis, sans trucs, sans malice mais réalisées avec passion.

    Je sais, l'éducation que nous ont donnée nos parents fait que l'homme est le Chef de famille mais la femme reste le Chef en cuisine et je dirai même plus LA chef.

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    Nous avons vécu différentes vies en cuisine.

    A notre rencontre, pendant notre vie de jeune couple, puis en compagnie de tziganes, Gitans et nomades avec lesquels nous avons découvert une autre cuisine.

    Avec l'audace Nous avons tenté l'aventure du camion ambulant, du restaurant dans un camping, mais jamais au grand jamais le but de faire plaisir à «  l'autre » n'a été déclaré absent sans motifs.

    La passion voilà ce qui a toujours guidé la faiseuse de bon manger.

    Et par malice, CATINOU vient de préparer une pâte à beignets, très légère dans laquelle elle va tremper des fleurs de courgette femelles.

     

     

                                 

    LA VERITABLE CUISINE DES ANGES

     J'avais envie de vous faire partager de l'instantané, du vrai, du vécu, du manger de tous les jours.

    Dans notre famille et dans la vie que nous vivons, les prévisions sont à mettre au rang des inventions inutiles.

    Nous ne savons jamais combien de yeux vont loucher sur le plat préparé par la maîtresse de cuisine, combien de doigts vont tremper dans les préparations pour goutter mais une chose est certaine, c'est qu'il n'en restera pas pour le repas du soir!

     

     

     


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